Questions fréquentes des parents : Que faire par rapport à mon enfant ?     


Je voudrais savoir concrètement ce que moi en tant que parent je peux faire pour aider mon enfant. Comment aider mon enfant/ado ?
Mon enfant ne veut pas que je parle de ses problèmes à l’école, mais je vois qu’il est en souffrance ? Que dois-je faire pour bien faire ? Que faut-il que j’évite de faire ?

Comment reconnaître mon enfant en tant que victime sans le surprotéger ?
Comment soutenir mon enfant ? Tout en restant à ma place ?
Comment renforcer sa confiance en lui ?
Comment l’écouter ? L’aider à se livrer ? Soulager ses peurs (représailles,…) ?

Mon fils me dit qu’un enfant est systématiquement mis de côté par les autres de sa classe, qu’il est seul à la récréation, que même la titulaire se moque parfois de lui car il ne trouve personne avec qui faire ses travaux de groupe, que puis-je faire ?
Que devrais-je conseiller à mon fils de faire ? Et de ne pas faire ?
Mon enfant ne veut plus aller à l’école, que faire ? Le forcer ?



La réponse à toutes ces questions demande de nous interroger en tant que parents sur la manière dont nous sommes nous-mêmes touchés et ébranlés par la souffrance de notre enfant. Nous voudrions parfois pouvoir résoudre ses problèmes à sa place, faire disparaître l’objet de sa souffrance aussi rapidement que ce qu’il nous est apparu. Si nous sommes personnellement choqués par les attitudes qu’il manifeste en classe ou à l’école, nous voudrions que les comportements qui nous dérangent disparaissent immédiatement.
“ Lorsque j’ai appris que ma fille empêchait une élève de sa classe de jouer avec elle et ses amies et qu’elle disait à ses amies qu’elle ne leur parlerait plus si elle fréquentait cette petite fille, j’ai été si triste si choquée! Je me suis dit que j’avais loupé toute mon éducation. Je me suis fâchée si fort sur elle, je lui ai interdit de continuer à se comporter de la sorte. Elle s’est complètement fermée et m’a répondu que je n’y comprenais rien. Je ne pense pas que cela ait solutionné le problème.”

Si nous étions capables de cela, l’enfant, l’ado ne souffrirait plus, se comporterait toujours impeccablement bien mais il n’apprendrait pas non plus combien il est capable d’affronter des difficultés, combien le soutien de sa famille, de ses proches est alors une ressource sur laquelle il peut s’appuyer et reposer son esprit. Il n’aurait pas l’opportunité d’apprendre par quel chemin il est possible de passer lorsqu’il vit un conflit avec ses pairs. Il pourrait développer la croyance qu’il suffit de confier son problème à une personne plus forte pour que celle-ci le règle. En agissant de la sorte, nous empêcherions notre enfant à développer sa confiance en lui et en son potentiel. Nous risquerions aussi de diminuer son libre arbitre, de diminuer ses capacités de résolutions de problème: “Ce comportement ne convient pas visiblement. Pourtant, j’ai beaucoup de mal à m’entendre avec cette fille, elle m'énerve. J’ai peur que mes copines la préfèrent à moi et me rejettent ensuite. Que puis-je faire d’autre?” Ne serait-ce pas plus riche d’avoir accès à ces questions-ci, par exemple, plutôt que d’interdire purement et simplement le comportement de rejet collectif mis en place?

Il est dès lors impératif que, dans nos échanges avec nos enfants, nous limitions autant que possible nos propres peurs, notre tendance naturelle au drame, nos propres pistes de solutions pour aller à la rencontre de son vécu à lui, qu’il est le seul à connaître vraiment, pour aller à la rencontre de ses envies d’actions ou de non action pour les accueillir à part entière comme une première étape et qui sait peut-être même la seule. Nous pourrions nous laisser surprendre par les pistes qu’il envisage et qu’il met en place lui-même.

En premier lieu, le besoin de l’enfant de l’adolescent est de se sentir reconnu dans ce qu’il vit, dans ce qu’il ressent. Cela signifie que tout comportement de votre part qui manifeste que vous percevez un changement de son comportement, que vous y êtes attentifs et que vous vous en inquiétez peut être bénéfique. C’est revenir à la question de ce que vous observez, vous entendez qui soit différent et depuis combien de temps. Vous pouvez formuler des inquiétudes et des hypothèses tout en étant alors bien conscients qu’il s’agit de vos interprétations et que votre enfant peut avoir une autre version que la vôtre de la situation.

Tant que l’enfant n’a pas confirmé qu’il vivait quelque chose de difficile à l’école, vous n’avez pas d’autre choix que de continuer ce que vous faites : lui manifester votre attention et votre inquiétude sans exagérer la pression, en lui manifestant que vous êtes disponibles s’il veut en parler. Les plus jeunes enfants s’ouvriront sans doute plus facilement que les adolescents. Ces derniers vivent le paradoxe d’avoir envie de régler leurs problèmes seuls tout en ayant encore besoin du soutien parental. Dans ce cas de figure, toute insistance risque d’être vécue comme une intrusion. En revenir à ce que vous observez plus qu’à ce que vous sentez peut permettre de sortir de la sensation d’un envahissement affectif.

“Cela fait plusieurs semaines que tu réponds de manière plus agressive, qu’un rien te fait bondir ou pleurer. Je vois bien que tu dors mal, je t’entends te relever la nuit, parfois même je t’entends pleurer. J’ai vu tes cahiers déchirés et les bleus sur tes bras. Tu n’es pas obligé de me parler de ce qui se passe, je veux juste que tu saches que je suis là pour t’aider, que même si tu ne me parles pas, je suis là. Je ne suis pas d’accord avec ce qui se passe.”

Quand l’enfant, l’adolescent confirme qu’il vit des choses difficiles, la première étape est de l’écouter dans son ressenti de peur, de colère, de tristesse, de ne pas coller votre émotion à vous sur la sienne. Il a besoin que son émotion à lui soit respectée à part entière. Que l’intensité de gravité qu’il perçoit soit respectée aussi. S’il dit que ce n’est pas si grave, c’est important qu’il se sente accueilli dans sa vision. Si vous n’êtes pas d’accord, vous pouvez faire coexister les deux visions: “Je comprends que cela ne te paraisse pas si grave et j’en suis heureux(se) pour toi. Moi, je trouve que ce tu me racontes est grave et cela me touche beaucoup.” Vos deux vécus coexistent. Si pour lui, c’est très grave et insurmontable et que cela ne vous semble pas si grave à vous, vous pouvez alors chercher à comprendre en quoi pour lui c’est si grave, si difficile. Valider son vécu comme étant sincère et légitime est la première étape de la construction de l’estime de soi.

Il en va exactement de même pour sa volonté d’agir ou non. Il ne veut plus aller à l’école, il veut casser la figure à celui qui le blesse, il ne veut pas en parler à un adulte de l’école, il veut être super gentil avec son agresseur pour devenir son ami, etc. Quelle que soit sa piste de solution, écoutez-le et aidez-le à réfléchir aux conséquences de ce qu’il envisage. En découvrant avec vous les limites de ses pistes, il pourrait bien en trouver d’autres tout seul. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez lui en proposer tout en écoutant les limites et les obstacles que lui y voit. Ensemble, vous pourrez certainement construire des solutions qui permettent d’appréhender le problème dans le respect du vécu de chacun.

Et si mon enfant est le « harceleur » ?
La première étape en vue d’aider votre enfant consiste à garder votre calme et à l’écouter attentivement, à lui laisser le temps de raconter son histoire en l’assurant que vous l’aiderez à résoudre cette situation difficile. Il est important qu’il se sente en confiance. Pour cela, il est nécessaire d’éviter les jugements et critiques du style : « Mais qu’est-ce qui t’est passé par la tête ? » et d’aller plutôt vers des phrases comme « Je voudrais comprendre ce qui s’est passé car c’est grave ce qui arrive là ». Se centrer sur les faits.

La deuxième étape consiste à parler du problème avec lui en lui demandant ce qu’il ressent et en lui communiquant vos valeurs et pourquoi c’est important pour bien vivre ensemble (empathie, respect, …)

La troisième étape consiste à voir avec lui quelles seraient les solutions possibles : il va devoir assumer et des sanctions sont prévues par la loi et par l’école, mais au-delà de ces sanctions, il est important de voir avec lui ce qui peut être mis en places pour « réparer » : des excuse orales ou écrites, un geste vis-à-vis de la victime, un message aux témoins, …

Il est important que chaque membre du groupe puisse retrouver une place digne dans la classe sans qu’une étiquette lui colle à la peau. Les enseignants ont un rôle à jouer en ce sens, d’où l’importance d’un dialogue ouvert et constructif entre parents et école.


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